Thomas BOUVET pratique la finance d’entreprise depuis le début de sa carrière professionnelle, que ce soit successivement dans les financements bancaires, les fusions-acquisitions, les levées de fonds sur les marchés et depuis début 2015 au sein de l’Autorité des Marchés Financiers. Il a ainsi conseillé de nombreuses émissions incorporant des options (BSA, obligations convertibles…). Il enseigne en parallèle depuis plus de vingt ans, principalement à l’ESSEC et à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne où il a été Maître de conférences associé. Diplômé de l’ESSEC il est titulaire d’une Maîtrise d’économie (Université Paris-Dauphine).
Henri PHILIPPE a réalisé l’ensemble de sa carrière dans différents cabinets d’audit et de conseil où il s’est spécialisé dans l’évaluation financière. Il est actuellement Associé d’Accuracy, société de conseil financier d’entreprise. Il a conseillé de nombreuses entreprises dans le cadre de leurs décisions d’investissement, de litiges, d’arbitrages, d’attestations d’équité ou pour l’évaluation de leurs actifs. Il est également maître de conférences à l’Ecole Nationale des Ponts & Chaussées et enseigne dans différents établissements d’enseignement supérieur (Groupe HEC, Université Paris-Dauphine). Henri Philippe est Docteur en Sciences de Gestion (Université Paris-Dauphine), il est également diplômé de l’ESC Bordeaux et du MBA de Wake Forest University.
A l’instar de M. Jourdain qui utilisait les options sans le savoir, nous sommes tous environnés d’options qui influencent nos décisions financières. L’exemple le plus parlant est peut-être celui du billet de train ou d’avion, qui, selon qu’il est remboursable ou pas, change de nature… et donc de prix !
Dans la vie de l’entreprise, les exemples sont multiples et les options sont susceptibles d’affecter aussi bien la gestion du risque de l’entreprise, ses choix d’investissement ou ses outils de financement. Les enjeux dans certains cas peuvent être considérables et concernent tous les acteurs de la finance d’entreprise, qu’il s’agisse des dirigeants, des actionnaires, des experts comptables et auditeurs ou encore des banquiers d’affaires et banquiers commerciaux.
Longtemps restées cantonnées à la finance de marché, il est donc devenu indispensable pour ceux qui s’intéresse à la finance d’entreprise de comprendre ces options, d’appréhender ce qui impacte leur valeur. Il ne s’agit pas nécessairement d’être en mesure d’estimer celles-ci, mais pour le moins d’être capable de comprendre les paramètres influents, en particulier la volatilité ou la durée de vie de l’option.
Malheureusement, la théorie des options, dont l’origine repose sur les travaux de Black, Scholes et Merton, repose sur des outils mathématiques relativement complexes, qui ont longtemps cantonné l’expertise entre les mains de l’industrie financière et ont assuré le développement de ce qu’il est convenu d’appeler la « finance de marché ». Pourtant, grâce à une décomposition pas à pas du lien entre la valeur d’une option et celle de l’actif sur lequel porte cette option, il est aisé de suivre le raisonnement d’arbitrage à la base de tout modèle d’évaluation d’option, sans pour autant disposer d’un bagage mathématique important. La théorie des options devient ainsi accessible à tous et ouvre de nouvelles perspectives à la « finance d’entreprise ».
Tout d’abord, les options apportent aux entreprises des outils de gestion de ses risques. La réduction de son exposition aux variations tant de change que de coût des matières premières, etc., n’est pas nécessairement un objectif pour l’entreprise, sachant qu’elle s’accompagne nécessairement d’une baisse de rentabilité. Cependant le gestionnaire se doit de connaître les possibilités de couvertures de risque auxquelles il a accès pour arbitrer en pleine connaissance de cause le niveau de risque supporté.
L’utilisation des options dans les instruments de financement permet aussi d’élargir la palette des ressources et des apporteurs potentiels de fonds. Entre capitaux propres et prêts, de multiples combinaisons sont permises grâce à l’ajout d’options. Qu’il s’agisse de différer la fixation d’un prix d’entrée de nouveaux actionnaires au capital d’une entreprise, de conditionner ce prix à certains jalons, de créer des couples risque-rentabilité sur mesure ou de différencier poids économiques et politiques, les options sont source de créativité financière au service du financement de l’entreprise.
A côté de cette vision très « utilitaire » des options dans la gestion quotidienne des entreprises, les options se révèlent également comme un formidable outil de réflexion pour le dirigeant. Parce que la valeur des actions et celle des dettes financières se comportent comme des options, la théorie des options apporte un éclairage utile sur les débats qui entourent les choix des entreprises en matière de structure financière. La lecture du bilan d’une entreprise par le prisme des options facilite ainsi la compréhension d’une des théories clé de la finance d’entreprise : la proposition de Modigliani Miller selon laquelle la valeur d’une entreprise est indépendante de sa structure de financement. Grâce aux options, il est aisé de comprendre comment les évolutions du levier financier d’une entreprise sont susceptibles de se traduire par des transferts de richesse entre créanciers et actionnaires. Outre l’apport intellectuel, les options se révèlent également comme un outil très pratique. Ce sont elles, par exemple, qui montrent pourquoi une augmentation de capital s’accompagne d’une hausse de valeur de l’entreprise inférieure au montant de fonds levé ; ou, a contrario, qu’une augmentation du levier financier qui certes ne crée pas de valeur pour l’entreprise permette d’enrichir les actionnaires au détriment des créanciers. Certaines clauses contractuelles que les banques prêteuses imposent lors d’un financement long terme, par exemple le respect de ratios (appelés « covenants »), apparaissent dès lors parfaitement justifiées.
Enfin, la vision optionnelle de l’entreprise renouvelle également le cœur même de la finance d’entreprise : la décision d’investissement. Parce que tout choix d’investissement comporte des options, il est indispensable pour le financier d’entreprise de comprendre l’analogie qui existe entre les options financières et les projets d’investissement. Pouvoir, ou pas, facilement adapter ses volumes de production, différer certaines constructions, etc., sont autant d’éléments de flexibilité (ou options « réelles ») dont les impacts peuvent être décisifs dans les choix d’investissement.
L’objet du livre Options et finance d’entreprise écrit par deux enseignants et praticiens de la finance est ainsi d’explorer pas à pas la théorie des options pour le financier d’entreprise. À partir de modèles simples, de nombreuses illustrations et de cas pratiques, l’ouvrage expose les principes qui régissent l’évaluation des options. Il développe ensuite les multiples applications possibles de la théorie des options pour le financier d’entreprise : couverture des risques d’exploitation, compréhension de la structure financière de la firme, analyse des produits hybrides et, enfin, évaluation des options réelles pour la décision d’investissement.
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